CLOUD ACT danger
Une entreprise sur 3 ne connait pas les implications liées au CLOUD Act.
Une récente étude démontre que les enjeux règlementaires liés au CLOUD Act ne sont pas maitrisés par les entreprises. C’est évidemment un gros problème quand elles confient l’hébergement de leurs données aux grands services Cloud.
Quels sont les impacts liés au RGPD quand vous ignorez ce qu’implique le CLOUD Act ?
Depuis peu, les entreprises pensent respecter le RGPD en exigeant des prestataires d’hébergement le stockage en Europe. Mais trop peu d’entreprises ont parfaitement intégré les risques en matière de confidentialité quand les services d’hébergements sont soumis au CLOUD Act.
Le CLOUD Act c’est quoi ?
L’acronyme Clarifying Lawful Overseas Use of Data Act ou CLOUD Act, que nous pourrions traduire dans la langue de Voltaire par « Clarifier la loi sur l’utilisation légale des données à l’étranger ou la loi CLOUD » est contraignant pour les prestataires d’hébergement Américains. Un simple mandat ou une assignation les obligent à transmettre les données stockées sur les serveurs. Que les serveurs soient aux USA ou sur d’autres continents, la justice américaine s’octroie les droits.
Donc toutes les données y compris les données à caractères personnels mais aussi brevets, savoir-faire, sont accessibles sur simple demande aux forces de l’ordre fédérales ou locales. Le CLOUD Act crée un cadre juridique qui permet de prendre connaissance du contenu de n’importe quelle donnée sur n’importe quel serveur n’importe où. Aucune information du Responsable de traitement, pas plus que les juridictions étatiques des états hébergeant les données.
En ayant recours à une entreprise soumise au Cloud Act, les responsables de traitement abandonnent tacitement la confidentialité des données.
Et si les données sont chiffrées ?
Le chiffrement est naturellement un moyen d’assurer la sécurité des données. Néanmoins, le chiffrement de l’ensemble des données est rarement possible notamment car il ralentit considérablement l’exécution des tâches. Si vraiment la justice s’intéresse à vos données, elle se donnera les moyens de contourner le chiffrement, elle a déjà été en mesure de déchiffrer des données d’iphone.
Transparence auprès de vos clients.
Rappeler dans sa politique de protection des données qu’elle est la seule à pouvoir prendre connaissance de vos données est un mensonge. En utilisant l’un des prestataires Américains le responsable de traitement s’expose à une perte de confidentialité.
Le dire c’est bien… Le faire c’est mieux !
Si votre entreprise met réellement tous les moyens en œuvre concernant la protection des données, elle doit s’interdit de stocker les données de ses clients et les siennes chez un hébergeur soumis au CLOUD Act. C’est la moindre des choses en matière de transparence.
En d’autres mots, il est inutile de porter son attention sur localisation du stockage de données dans le Cloud si votre hébergeur est soumis au CLOUD Act. Cette condition n’est pas suffisante pour s’opposer à justice Américaine.
Bien que cette législation soit controversée, Le CLOUD Act a reçu l’appui du ministère américain de la justice et de grandes entreprises technologiques comme Microsoft, Apple et Google, qui y voient là une source de sécurité juridique. L’administration Trump a fait plier Microsoft en l’obligeant à transmettre les données d’une messagerie Outlook d’un trafiquant de drogue.
Quelles sont les solutions ?
Préférer des acteurs Français ou Européens. La France regorge d’hébergeurs qui sont largement à la hauteur de grandes entreprises Américaines ;
Le prix ne fait pas tout, lisez bien les contrats des différents prestataires ;
Imposez une clause qui interdit le recours à un prestataire soumis au CLOUD Act et au Patriot Act ;
Et pour mes sous-traitants ?
Il est préférable d’inclure une clause interdisant le recours aux prestataires soumis au CLOUD Act. Si c’est une clause particulièrement restrictive, elle est la preuve de votre engagement assurément un avantage concurrentiel.